« Sa vie se racontait dans ma tête à l’imparfait, cette vitre de musée des héros littéraires. » (Alexandre Vialatte, Les Fruits du Congo, 1951)
(La vie est toujours beaucoup plus belle du haut d’une borne kilométrique.)
« Sa vie se racontait dans ma tête à l’imparfait, cette vitre de musée des héros littéraires. » (Alexandre Vialatte, Les Fruits du Congo, 1951)
(La vie est toujours beaucoup plus belle du haut d’une borne kilométrique.)
Aujourd’hui, à la rédaction, c’était nouveauté, c’était folie, car j’étais en formation.
C’est un peu comme retourner à l’école, la formation.
Y’a un prof, y’a des horaires fixes, y’a des notes à prendre, y’a des polycopiés, y’a des powerpoints qui ne se lancent pas quand on voudrait qu’ils se lancent, y’a des questions, y’a des pauses-récrés, y’a des fin de cours qui s’éternisent parce que bon, “on a perdu un peu de temps au début”.
Manque que la sonnerie à l’intercours.
Histoire de signaler au prof que c’est la fin là. C’est terminé Monsieur, faut nous laisser tranquilles maintenant, faut rentrer chez vous s’il vous plaît. Vous avez bien une maison ?
Ah !
La nostalgie m’étreint (et pas seulement à grande vitesse).
Je l’avais oublié mais il m’en ressouvient: toutes ces petites histoires de batailles de craie, de cours-d’EPS-où-t’as-pas-tes-affaires et de contrôle-surprise que papa et maman te demandent de leur raconter le soir à table, parce que eux, bon, c’est pas folichon les histoires du chef de papa que papa il peut pas saquer, ou de la collègue de maman qui est vieille fille et qui fait rien qu’à faire des remarques à maman quand elle part très tôt du travail pour venir te chercher à l’heure, précisément, des mamans.
Bon, toi en général t’es pas contrariant, tu racontes, surtout que ça te permet de gagner un temps précieux, rapport à l’assiette de soupe qui se dresse entre toi et les coquillettes au jambon.
Avec un peu de chance, si elle refroidit trop, la soupe, si papa et maman oublient que tu dois la finir, tu pourras peut-être y couper. D’ailleurs, toi tu préfères la soupe avec les lettres, on peut écrire son prénom sur le bord de l’assiette (c’est comme les verres: les mieux ce sont ceux au fond desquels on peut voir son âge. Si tu mangeais à la cantine you know what I mean).
Mais là c’est pas vermicelles, c’est soupe de légumes, alors au lieu d’écrire ton nom sur le bord de l’assiette, tu racontes.
(Instant Nouvelle Star à la table familiale là. Tout un auditoire qui boit tes paroles, et toi qui bois pas ta soupe.)
“Et pendant le cours, le prof il a écrit sur le tableau véléda avec le feutre, mais à un moment il avait plus de place alors il a voulu effacer. Mais il avait pas de chiffonnette, y’en avait pas sur le tableau. Qui a des mouchoirs en papier, il a demandé, et Claude* elle lui a donné un paquet de mouchoirs qu’elle avait, mais quand il a voulu effacer, le prof, ça s’effaçait pas, ça faisait des grosses traces vertes. Parce qu’en fait c’était pas vraiment un tableau véléda, en fait.”
Saynète toute nimbée du sépia poussiéreux des leçons d’autrefois, et que j’ai revécue ce matin-même (en formation, donc).
Oh !
Le souvenir, de ses grands bras, m’étreint (et pas seulement de marchandises).
Bien bien.
Sinon, si vous avez un patron mélomane, une formation ça peut aussi donner ça: un petit concert au débotté, all’improvviso, avec des textes engagés et une envoûtante guitare-synthétiseur.
“ON ACHÈVE BIEN LES CHEVAUX À STALINGRAD.”
* Le prénom a été changé, comme ça, gratuitement. Ce billet fait tout de suite beaucoup plus enquête-de-terrain-sur-sujet-sensible, je trouve.
Alors bon, hier soir, outre le fait que je fêtais ma 24e révolution autour du soleil, je suis allé voir France-Irlande.
Oué.
Ambiance “qu’un sanguimpur”, tout ça.
Sans être à proprement parler un supporter ultra, mettons que le football, ça me promène. À dire vrai à Clermont-Ferrand le sport local c’est plutôt le rugby (malgré une lose récurrente qui confine à la performance artistique).
De même, faire partie des genre 10.000 pékins au monde qui soutiennent le Clermont Foot Auvergne, c’est plus proche de la posture esthétique que du hooliganisme. (J’y reviendrai peut-être à l’occasion.)
Ouais, sauf que bon.
Ne soyons pas naïfs: si on va se les geler au stade au lieu de rester chez soi peinard à mater des ralentis sous tous les angles, c’est pour l’atmosphère. Le frisson, quoi.
(La preuve qu’on voit très mal: j’étais hyper loin lors du but français, et je n’ai appris que dans la cohue-en-direction-des-métros-d’après-match qu’en fait nous étions de sacrés escrocs, ah ah ah.)
*** Intermède ***
*** Fin de l’intermède ***
Sauf qu’en matière d’ambiance… Eh bien, à la différence des Irlandais, on ne sait pas très bien faire.
(Déclinisme + Haine de soi + L’herbeesttoujoursplusverteàcôtéetsurtoutenIrlande.)
Une timide Marseillaise, quelques scansions d’”Allez les bleus”, en 120 minutes de jeu ça fait léger face à un kop irlandais qui, malgré un ratio de quasiment un Irish pour sept Français, a varié les mélopées et tiédi un peu la froidure de novembre. Ah, les valeureux noceurs.
Cruel constat : bah nous, on n’a pas de chansons.
Les Verts, eux, avaient un Jingle Bells retouché, un Go West revu et corrigé, un For he’s a jolly good fellow remanié, plus leur hymne national, plus d’autres trucs que j’oublie.
Ah si, nous, on a fait “Pôôôô pô pô pô pô pôooo pôooo”, façon White Stripes. Je nous félicite.
Proposition qui déplaira à Messieurs les censeurs, mais je leur dis crotte : entonner en choeur le très beau Chant des Partisans.
J’admets que c’est un peu guerrier, et que dézinguer de “l’ennemi” c’est pas vraiment l’objectif (allons, allons, il sera toujours temps de se passer d’un couplet un peu trop agressif). Mais, replacée dans son contexte, c’est une chanson magnifique.
Un air venu du plus profond de gorges ouvrières, porté par mille voix cassées et rouillées, montant jusqu’au ciel dans l’espoir d’un avenir meilleur. Un genre de “You’ll never walk alone”, profond, long et grave, grimpant de la mine, descendant des collines. (Camarades.)
De quoi se prendre à rêver, au milieu d’inconnus dans un stade lisse et glacé, que les lendemains peuvent encore chanter.
PS: Oui, oui, j’ai menti sur ma théorie de la miction en la promettant pour ma “prochaine bafouille”, mais c’est pour bientôt, juré. Je sens que les très nombreux urologues de mon lectorat s’impatientent.
C’est une constante.
Vous pouvez aller dans n’importe quelle ville de France, de Navarre ou de Bas-Berry, il y a forcément un bar-tabac qui porte ce nom.
(Comme ici, à Morangis, riante bourgade de l’Essonne qui, dixit Wikipédia, “bénéficie d’un climat océanique dégradé aux hivers frais et aux étés doux”.)
Forcément, vous dis-je.
Cherchez bien, scrutez les devantures, arpentez les rues de la soif de long en large. Puis en zig-zag, parce que hein, ce serait ballot de mourir avec un foie en parfaite santé.
Or oyez, or oyez, je me propose aujourd’hui de faire de cette constante un théorème.
Ah oui, avec moi pas de chichis.
Soyez attentifs :
Théorème de la Nomenclature Bar-Tabaquesque :
« Toute ville de taille respectable (c’est-à-dire non inférieure à celle de Clermont-Ferrand, mère de toutes les villes de taille respectable) se doit d’avoir un bar-tabac ou un hôtel-restaurant que le patron a jugé très original d’appeler “Le Marigny”. »
Et des bars “Le Marigny”, y’en a une flopée, pas qu’à Morangis : à Clermont, à Bordeaux, à Lille, à Paris, et même à Thaon-les-Vosges.
C’est dire.
(Les pages jaunes m’en indiquent quinze rien qu’en Île-de-France. Un jour il faudrait tous se les enchaîner.)
Cette caractéristique qui ne manquera pas de nous esbaudir. En effet, on peut concevoir que tout patelin ait son “Hôtel de la gare” ou son “Bar de la mairie”, étant donné que tout patelin a une gare voire une mairie. Sinon, et ne soyez pas de mauvaise foi, ce n’est plus un patelin, c’est un lieu-dit, un hameau, un bled, un trou. C’est Triffouillis-sous-Cambrousse, c’est Perpète-la-Cramouille.
En revanche, on ne peut pas concevoir que tant d’établissements s’intitulent “Le Marigny” alors même qu’ils ne sont même pas sis rue de Marigny ou place de Marigny, comme de raison.
Enigme ! Ténèbres ! Bystère et moule de gobe.
Pour expliquer cette étrange récurrence, j’émettrai plusieurs hypothèses complètement débiles:
Ah, Dieu merci, il reste encore des mystères à éclaircir dans ce siècle froid où la science à gants stériles a tué la poésie et les champignons cutanés.
PS: Ce billet est la resucée d’une première version rédigée jadis ; mais enfin si not’président le fait pour ses discours, j’voyons point pourquoi j’le ferions pas itou.
P-PS: Le saviez-vous ? Not’président a fait 59,33% à Morangis en 2007. C’est officiel: tout est la faute des Morangissois.
PP-PS: Quant à ma théorie de l’envie de pipi, ce sera l’objet de ma prochaine bafouille. Retiens-toi jusque là.
Attention, ce billet n’est pas un billet sur la lambada.
Dans l’espoir un peu fou d’être un jour admis dans quelque communauté savante, quelque académie érudite, voire certain colloque où l’on picole à l’œil en se goinfrant de pain-surprise, j’ai élaboré de nombreuses théories.
Notamment ma théorie dite de “l’envie de pipi”.
Ou, plus scientifiquement, de “l’urgence du besoin mictionnel comme fonction de la proximité géographique des gogues”. Théorie qui a été validée par plusieurs sommités dont les vessies, gage de compétence, sont elles-mêmes très très régulièrement gorgées.
Je te la détaillerai très prochainement, ne crains rien.
J’ai aussi pondu un théorème sur la nomenclature des bars-tabacs, au sujet duquel je compte bien recycler ici un ancien truc que j’avais écrit (moyennant un “+A, +C, +V” éhonté dès mon prochain billet).
Mais aujourd’hui, j’aimerais soumettre à tes lumières ma “brève théorisation des ipsonymes” (à mes souhaits).
Oui, c’est un mot inventé.
J’en conviens.
Tu noteras néanmoins, Monsieur/Madame l’esprit fort, que “circonflexions” est lui-même un mot inventé – qui pis est un mot-valise. Et que jusqu’ici je t’ai pas beaucoup entendu chouiner à ce propos. Alors merci bien, et reprenons.
Qu’est-ce qu’un ipsonyme ?
“Ipsonyme” comporte le préfixe latin ipse, “même”, comme dans “ipso facto”, et le suffixe “-nyme”, très joli également.
(Comme disait Desproges.)
J’entends par là les mots qui sont ce qu’ils signifient, qui sont en tant que mot ce qu’ils désignent. Ptet y’a déjà un mot inventé pour ça, mais on s’occupera d’unifier les théories plus tard les enfants, la science n’attend pas.
Par exemple, le mot “mot” est un mot. Le mot “nom” est un nom. Dans l’expression “un adjectif épithète”, “épithète” est une épithète. (Ouaaaaaaaah.)
Et ça va au-delà de la simple nature ou fonction grammaticale : l’adjectif “court” est un mot plutôt court, par exemple. “Jambage” dispose de deux jambages, “altitude” est tout en hauteur, “polysyllabique” fonctionne parfaitement. Imbécillité est crétin: il prend deux L alors qu’imbécile n’en prend qu’un et que deux “L” suivant un “I”, ça fait le son “yeu” et pas “leu”. Sans parler de “dégueulasse”, qui évoque “dégouliner” et “dégueuler” tout à la fois.
Une lectrice au fond à gauche, que je devine astucieuse et volontiers dégourdie, aura noté qu’”ipsonyme” est lui-même un ipsonyme. (Et la boucle, aussi bien que ladite lectrice aux cheveux fous, est bouclée.)
C’est dont bien biau cette mise en abyme du mot, comme ça, pour déconner.
Mais il y a mieux : il y a les ipsonymes subjectifs.
Par exemple, personnellement, je trouve que “joli” est un très joli mot. Qu’”hurluberlu” est très très extravagant. Que “moche” n’est pas très beau à l’oreille, qu’”acre” produit une sensation désagréable dans la gorge, qu’”arrondir” est rond en bouche et que “fracasser” est d’une prononciation heurtée.
C’est sans doute fait exprès cela dit ; M. Vaugelas avait oublié d’être un con.
Mmhh.
Avec tout ça, je ne doute pas que le fauteuil n°29 de l’Académie (celui de Cloclo Lévi-Strauss) me revienne sous peu.
Je l’inaugurerai par un discours sur l’admirable résistance au lavage du denim.
Toujours dans mon optique «je-regarde-les-plans-de-métro-dans-les-rames-de-métro-quand-je-m’ennuie-dans-le-métro», je m’attaque aujourd’hui à un sacré marronnier.
“À quand un deuxième club de foot à Paris ?”
S’interrogent périodiquement maints rubricards à grands coups d’hyperboles.
(Alors que dans le fond ça nous empêche assez peu de dormir, cette affaire.)
Messieurs mes collègues, j’accours à votre secours : le futur deuxième club parisien se trouvera être l’Union Sportive Métro.
Oui-da.
La preuve, ils ont déjà une équipe-type :
Qu’on me permette ici d’élaborer un petit peu.
(N’hésitez pas à lire ça en plusieurs fois, y’en a une tartine. Et pis moi ça me fait plusieurs visites hein donc bon.)
– Ne nous voilons pas la face (comme disait un ami imam progressiste) : le gardien de but est la clef de voûte de La Défense. On le distingue du reste de l’équipe au fait qu’il porte maillot de couleur différente et gants de la dernière élégance. Voire même, aux frimas, un masque d’homme-araignée pour les plus coquets. Châtelet, Louvre, Bastille, Château de Vincennes, quoi de plus normal qu’on lui donne le surnom de «dernier rempart» ?
- Sur l’aile droite, bien à droite même, il n’est pas rare de rencontrer le très progressiste vicomte Le Jolis de Villiers. Ou Gianni Alemanno, ancien membre du parti néo-fasciste italien, et aujourd’hui maire de Rome. Bref, des gens ternes, assidus à la chapelle et nostalgiques du bon vieux temps des couronnes (« Ah ! qu’elle porte biau, not’ Dauphine ! Ah, not’ bon roué Philippe Auguste ! »). Et, comme par hasard, la couleur blanche est celle des royalistes. De là à dire que les défenseurs latéraux droits sont tous d’obtus loyalistes, incapables de s’affranchir des consignes de l’entraîneur, rugueux, arrogants, et de peu d’imagination, il n’y a qu’un pas. Le franchirai-je ? Je vais me gêner. Passerais-je sous silence l’anti-napoléontroisisme de Victor Hugo, le communisme de Stalingrad ou le socialisme à la Jaurès ? Je fais qu’est-ce que j’veux.
Comme le chante l’admirable Miossec : “Un arrière droit assez brutal / Evoluant en D3 / qui sent la bière et l’animal / Les tacles et la mauvaise foi”.
- A l’inverse, les latéraux gauches sont en général beaux, subtils et délicieux (par souci d’objectivité, je me permets de préciser que, lorsqu’il m’arrive de jouer, c’est à ce poste-là.) Bon en fait non. En général arrière latéral c’est le poste des branques, on y compense une certaine faiblesse technique par des courses à répétition, des tacles assassins et des grosses frappes sur coup franc à la Roberto Carlos. Le résumé parfait de Parmentier, en somme: une grosse patate et souvent du bon vieux hachis sur les tibias des attaquants adverses. Et pis on fait des montées rageuses (d’aucuns parlent de “déboulés”), un peu comme le périple en ballon de Gambetta – une fuite en avant en somme.
On notera qu’à l’instar de la ligne 2, la 3 est une ligne transversale. Qui n’arrive pas forcément dans les pieds, du reste.
- Le stoppeur est rarement un artiste. Ce n’est pas ce qu’on lui demande. “Joue simple, on ne t’en demande pas plus”, meuglent les techniciens devant le tableau véléda, insigne immaculé de leur toute-puissance. Un stoppeur, c’est avant tout un sens du duel, du tacle, du jeu de tête. Une grande faucheuse, qui laisse ras paille et gazon. Oh ça non, le stoppeur n’est pas un saint (-Placide, -Sulpice, -Michel, -Denis). Parfois, aux temps chauds, quand le mercato revient et que la France clapote au Grau-du-Roi, le stoppeur signe au Paris Saint-Germain, où les prés sont soi-disant plus verts qu’à Gueugnon. C’est le plus beau jour de sa vie. Il déchantera l’hiver venu.
– Le libéro, c’est tout le contraire. C’est un artiste maudit. Un mec perdu là, dans sa propre surface, alors qu’il pourrait te passer en revue toute l’équipe adverse pour aller marquer, et à cloche-pied en plus. Mais c’est de lui que vient la L(a)umière. La relance propre, l’ouverture flamboyante. Il entretient une relation privilégiée avec ses attaquants, le 9 et le 11, qu’il alimente à Répu. Le terminus Place d’Italie vient rappeler que “libero” veut dire “libre (de tout marquage)” dans la langue de Dante (qui en fait écrivait en toscan, allez comprendre) ; et la correspondance en cette même station rappelle que Franco Baresi, libéro légendaire du Milan AC, y portait le numéro 6. Y’a pas de hasard bordel.
- Le 6, c’est un autre type de libéro, des fois même on parle de “libéro devant la défense”. C’est dire. Souvent le premier attaquant d’une équipe, car c’est lui qui fait la première passe, y compris vers ses buteurs. À la fois ratisseur (Raspail otra vez) et aiguilleur (Quai de la Gare), régulateur (Bercy), tour de contrôle (Bel-Air ; sans parler de toutes ces portions en métro aérien).
- C’est la ligne des ponts, Pont-neuf et Pont-Marie, et donc des petit-pont et grand-pont. Capable de livrer un récital (Opéra) et d’irradier le jeu de toute sa classe (Pierre et Marie Curie), ce milieu de terrain peut aussi pleurnicher comme une catin dès qu’on le frôle. Exemple: Cristiano Ronaldo, qui, désormais, évolue au sein de la Maison blanche.
- Même profil, un manieur de ballon, un régaleur de chique qui inflige un calvaire aux filles d’en face ; mais qui n’est pas le dernier à pleurer comme une madeleine, histoire de soutirer un petit coup-franc. Aime les espaces et profiter des grands boulevards qui s’ouvrent parfois dans la défense adverse. Une catin je vous dis.
- A mi-chemin entre le Brésilien Jussie(u) et l’Italien Gianfranco (Avenue Emile) Zola, tous les ballons passent par le 10. A la croisée des chemins, au carrefour (de l’Odéon), dans l’embouteillage (André Citroën). Zizou quoi. D’abord la jambe gauche, tout ça.
- L’avant-centre. Le buteur. Dans tous les sens du terme, Rue des Boulets (de canon, ou boulet tout court). Peut parfois rester improductif très très longtemps, façon La Muette. A l’inverse, s’il devient le meilleur buteur européen de la saison, on lui attribue le Soulier d’or pour ses coups de chausson (Rue de la Pompe). Egalement amateur des grands boulevards susmentionnés.
-Enfin, tournant autour de l’avant-centre, nous avons l’attaquant de soutien qui, comme le nom de la station Télégraphe l’indique, sait alterner jeu long et jeu court. Hélas, revers de la médaille, il multiplie les passes trop téléphonées. Je crois que ce serait mieux pour tout le monde s’il raccrochait.
Quelques exemples de jolis marronniers qu’on aime à relire et faire relire dès le retour du temps des cerises.
Pour un hebdo de droite : “Les Francs-Maçons”, “Sarkozy: ses faiblesses, ses projets, ses secrets”, “Les meilleurs lycées/hôpitaux/diplômes de France”, “Spécial Immobilier”, “A quoi servent les prix littéraires ?”.
Pour un féminin : “Maigrir avant l’été”, “La mode de la rentrée”, “Spécial sexe”.
Et, pour un magazine sportif : l’admirable “guide de la saison” ; l’inénarrable “bilan de la saison”, l’immanquable “Les salaires des champions”. Et forcément, après les JO : “Pourquoi les sportifs français sont-ils de telles baltringues ?”
(*): hommage.