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Ne réhabilitons pas le jokari

Mon affable lectorat, il est urgent, impérieux et nécessaire de ne pas réhabiliter aujourd’hui au juste rang qui est le sien ce sport infâme, frustrant et sans joie qu’est le JOKARI.

Bloûguons un peu plutôt.

L’occasion déjà d’aller voir le bloûg de mon ami par alliance RFG (c’est mon bel-ami quoi. #sogay), qui te parle de chats, des internets, de musique et de manière absurbe.

L’occasion aussi de nous ausculter un peu à l’aune du zeitgeist.

(Je fais genre je parle allemand alors qu’en fait pas du tout, je suis l’une des trois personnes les moins germanistes du monde avec deux sourds-muets de la région mancelle, ce qui me met d’ailleurs en très mauvaise posture en vue de la Troisième guerre mondiale ; je risque de mal comprendre les consignes et de poser de traviole les parpaings des blockhaus du côté de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. En fait, je suis juste content d’être parti en ouikend à Berlin avé les copaings y’a pas longtemps. Bisous hein.)

Cette semaine une question me tourmente de là à là (voir figure 1), tout en me turlupinant ici (voir figure 2) et en me taraudant ci-contre (tourner sur soi-même, chanter la paimpolaise et revoir la figure 1).

Suis-je décidément le seul homme on Earth à n’avoir pas vu The Artist ?

Jean Dujardin spleeping on Mona Lisa.

Ça me fait mal de l’admettre, alors même que j’ai été biberonné à l’oeuvre de Michel Hazana-Sid-Vicius (paraît-il que c’est lituanien) dès mon âge le plus tendre.

Ainsi, dès que j’ai su marcher, je connaissais déjà par coeur toutes les répliques de La Cité de la Peur (j’ai marché sur le tard). J’ai aimé Le Grand Détournement : La Classe Américaine au premier regard, ce qui m’a permis de ne plus confondre la coquetterie et la classe. Et les OSS-117 sont ma petite friandise.

En fait, j’appréciais bôcoup Jean Dujardin avant qu’il ne devienne “l’un des acteurs préférés des Français” (oué, je suis un early-adopter). A savoir avant même qu’il ne se commette dans cette pantomime d’humour facile qu’est l’HUMOUR DE COUPLE, via Un Gars/Une Fille. Quand j’étais ado, les soirs d’été, avec les copaings, on regardait les émissions des Nous C Nous, notamment dans un machin qui s’appelait Farce Attaque (oui.).

Dans ces émissions, Jean Dujardin, qui n’était pas encore une star d’Hollywood à l’origine d’un MEME LOLILOL, portait un chapeau de fou du roi à grelots et se faisait filmer très très près de la caméra:

Que de chemin parcouru hein. Trajectoire assez folle: deux ans avant d’être encensé pour The Artist, la Duj’ se faisait défoncer pour Le Bruit des Glaçons où l’intégralité des scènes drolatiques était contenue dans la bande-annonce (EFFET-MIRAGE), autant dire que c’était une sacrée bouse.

Mais revenons plutôt au jokari (JEAN DUJARDIN + JOKARI = cette vidéo).

Non, revenons plutôt à Berlin.

Oh et puis zut, revenons au jokari à Berlin.

Le soir, dans les bars, les Berlinois ne jouent pas au jokari, mais à sa version chinoise sans ficelle, à savoir LE PING-PONG (en mode tournante). C’est une excellente idée d’ailleurs, parce que dès que t’as un peu bu c’est très convivial de tourner autour d’une table à la queue-leu-leu derrière des Allemands en fendant l’air de ta raquette rouge et noire comme Stendhal.

Tournante berlinoise.

Idée de génie. Le baby foot, c’est quatre joueurs maxi, huit joueurs à la limite si vraiment vous voulez jouer n’importe comment. Alors que la tournante de ping-pong, tu peux commencer à 20-30 joueurs et ça se finit en un contre un façon HIGHLANDER.

Je dois bien reconnaître que les Allemands, malgré tous leurs défauts, ont réinventé ici “la diplomatie du ping-pong“. Résultat, j’y ai passé une très bonne soirée, j’ai mis de côté mes préjugés antiteutons et je suis désormais d’accord pour leur rendre l’Alsace-Lorraine sans en passer par les pénibles formalités administratives d’une nouvelle Guerre mondiale.

Réhabilitons donc le tennis de table au juste rang qui est le sien.