C’est acquis, cet été s’annonce placé sous le signe de la belle amitié.
« L’ÉTÉ DES AMIS », donc.
C’est un concept libre de droits, tu peux toi aussi l’appliquer à ton été 2010 si ta vie amoureuse est chaotique et ta vie professionnelle burlesque.
(Au passage je te dois, lectorat désabusé, un bien légitime battage de coulpe rapport à mon manque d’assiduité. Que certains auront interprété comme un décès, alors que non, ça va bien la petite santé, j’ai beaucoup voyagé voilà tout. Notamment dedans l’ascenseur émotionnel. J’y reviendrai. Donc je m’étais fait rare. Une manière de se faire précieux. Heu enfin pas précieux dans le sens « ho ce garçon avec sa chemise à jabot et son collant lycra il est très précieux, m’étonnerait pas qu’il en soit », vu que, à l’instar de la musaraigne et de l’orang-outan, je reste résolument judéo-chrétien. Bref enfin donc pardon, merci et bisou.)
Pourquoi la belle amitié ? demanderas-tu, lectorat-qui-retrouve-ses-marques-après-deux-mois-d’absence. Ah mais parce que la période s’y prête, voilà tout.
Juin est là, avec son cortège d’apéros improvisés, de pique-niques arrosés, de libations qui s’éternisent. C’est le moment ou jamais de profiter des soirs orangés où rires et papillons vibrent dans l’air tiède. De converser jusqu’à plus soif en se gorgeant de tomates-cerises (“oué t’as vu ça me fait déjà un fruit ou légume sur les cinq qu’y faut par jour, allez je reprends de la terrine pour fêter ça”).
Il y a du peuple aux terrasses. Les amis, par grappe, prennent racine sous les treilles des rues piétonnes, à l’ombre des placettes, aux flancs des canaux. Les bruits des guitares estompent ceux des moteurs. Les filles rivalisent de débardeurs. On n’est pas malheureux, ma foi.
Parfois, on se dit que merde, chier, dans six mois c’est déjà l’hiver. Que ça y est, le jour le plus long de l’année est passé, qu’on glisse à petits pas vers les frimas et la bise du jour de l’an à la Tata-Georgette-qui-pique .
Raison de plus, donc, de profiter de L’ÉTÉ DES AMIS.
Oh, dans l’absolu, on pourrait tout aussi bien miser sur l’amour/la réussite professionnelle/la religion/l’équipe de France de football/les voyages loin loin/la résurrection-surprise de Pierre Desproges.
Sur tous ces plans, hélas, c’est un peu le bordel (je suis notamment sans nouvelles de Dieu depuis une demi-douzaine d’années, ça commence à m’inquiéter). Remémorons-nous au passage qu’en janvier dernier, naïf et guilleret, j’écrivais la phrase suivante:
Je peux annoncer, roulement de tambour, que, ces temps-ci, à la faveur d’une conjoncture étonnamment favorable, je suis très très heureux. (…) Disons que J’OSCILLE ENTRE 7 ET 9 sur l’Échelle du bonheur.
Je me le note en majuscule, en prévision de dans six mois, quand je serai retombé au fond du gouffre.
Une telle prescience de ma part me confond et m’esbaudit. (Il est important de s’esbaudir à intervalles réguliers. Ainsi, on oublie le gouffre abyssal de la Sécu, la dernière mélodie à la mode de David Guetta et la pénurie de papier-toilette le dimanche soir au fond des gogues.)
Adoncques, par gros temps faites le gros dos et misez sur les amis. Car l’amitié, au fond, c’est un peu le Livret A de la relation humaine (oué). Du solide. Du stable. Du gagne-petit, mais du gagne quand même. Mobilisable à n’importe quel moment. Sain. L’épargne à papa, pas trader pour un sou.
Par ÉTÉ DES AMIS, j’entends:
Ainsi on réchauffe son coeur au soleil de la joyeuse camaraderie. C’est beaucoup plus écologique qu’un poêle à bois, quoi qu’en dise le charismatique Jean-Pierre Dupire.
Mon prochain billet sera sans doute consacré à un résumé de ces deux derniers mois via une farandole d’anecdotes authentiques, truculentes et insolites, que je scanderai par des points-virgules pour faire branché.
Catégorie: Pêle-mêle
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