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Ceci n’est pas une pipe

On va pas se mentir, lectorat soupçonneux, si j’ai titré comme ça c’est pour faire du clic.

Ah bah oui hein.

Tu trouves ça normal, toi, que plus d’un an après le lancement de ce bloûg, je n’aie toujours pas de troll officiel qui vienne me pourrir la vie ?

(Eh bien moi, non.)

Etant donné la décence des commentaires laissés à mon intention par toi, lectorat récurrent, il semble que tu sois finalement assez peu pervers, alors peut-être que j’attirerai davantage de tarés amateurs de nains priapiques branlant des poneys habillés en Mylène Farmer si je place le mot «pipe» en titre.

Ceci étant fait, de quoi qu’est-ce que je va donc t’entretenir ce joli jour ?

Mais de pipe, bien évidemment.

Ceci n'est pas une pipe.

Alors attention, qu’on ne se méprenne pas, fripon de lectorat. Quand je dis que je vais te parler de «pipe», il serait grossier, déplacé et vulgaire d’évoquer l’ancienne capacité de mesure pour les liquides équivalant à un muid et demi, soit quatre-cent deux litres environ. (Dieu m’en préserve.)

Ou même la tuyauterie amenant les gaz carburés du carburateur au cylindre.

Sache que je n’en piperai mot (uh uh.)

Pas plus que je ne te parlerai du bagpipe, cet instrument de musique à vent composé d’une outre en peau de mouton que le joueur, rougeaud et ridicule, gonfle par un tuyau appelé porte-vent, l’air s’échappant par une pression de l’aisselle sur l’outre à travers deux tuyaux dont l’un percé de trous produit différents sons alors que l’autre produit seulement un son commun.

(Ce serait chiant en fait.)

Quant à la fellation, je suis plutôt pour, hein, dans l’absolu, mais elle a sans doute voué ma prometteuse carrière dramatique à une interminable traversée du désert de cinq longues années, entre la classe de 4e et l’après-bac, en somme.

Je m’explique.

C’était en classe de quatrième, dans un collège auvergnat tenu par d’honorables Frères.

(Je t’arrête tout de suite, personne n’y a sucé personne.)

Au sein du club théâtre, nous devions monter la pièce de Molière Le Malade Imaginaire. J’y interprétais, avec un talent scénique certain qui aurait au moins dû me valoir une nomination aux Molières (précisément), le rôle de Thomas Diafoirus, fils à papa débile et bafouilleur, débitant au kilomètre des compliments incompréhensibles.

Nous sommes sur scène, tout le collège est dans la salle des fêtes.

Et là, acte II scène 5, le drame. (LE DRAME.)

J’ai dérapé, j’ai rippé, j’ai fourchu.

Au moment où Thomas Diafoirus torche son petit mot de salutation à son futur beau-père Argan, il a ces mots:

«Monsieur, je viens saluer, reconnaître, chérir et révérer en vous un second père, mais un second père auquel j’ose dire que je me trouve plus redevable qu’au premier. Le premier m’a engendré ; mais vous m’avez choisi. Il m’a reçu par nécessité ; mais vous m’avez accepté par grâce. Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps ; mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté ; et, d’autant plus que les facultés spirituelles sont au-dessus des corporelles, d’autant plus je vous dois, et d’autant plus je tiens précieuse cette future filiation…»
Molière, Le Malade Imaginaire, acte II scène 5.

L’ENSEMBLE DU COLLÈGE (enfin, surtout mon frère aîné et ses potes au dernier rang), L’ENSEMBLE DU COLLÈGE, DONC, N’A PAS VRAIMENT ENTENDU «FILIATION».

Eh non.

Pourtant, ceci n’était pas une pipe.

Bon, voyons le bon côté des choses: pour un rôle comique, l’essentiel n’était-il pas de faire rire ? Et quoi de plus drôle qu’une pipe ?

Là-dessus je vous renvoie à ce que nous en disait jadis Doudou Baer.

«Et là, la pipe. Qui dit pipe dit rire, pipe c’est drôle toujours hein, surtout si y’a du tabac dedans. Pipe, tabac, rire, l’équation est connue.»
Edouard Baer, Le Centre de visionnage de l’émission Nulle part ailleurs sur la chaîne Canal plus dans le but de contribuer à son amélioration dans la mesure où il y aurait lieu de le faire.

Je te baragouine depuis une bonne dizaine de minutes sur les déboires que j’ai connu sur les planches (où je suis remonté depuis, ne t’inquiète pas pour mes péripéties de comédien impubère moqué pour un bien innocent lapsus), mais j’en oublie presque l’essentiel.

ON M’A RÉCEMMENT OFFERT UNE PIPE.

Oui, une pipe. Pas l’ancienne capacité de mesure pour les liquides ; pas la tuyauterie amenant les gaz carburés du carburateur au cylindre ; et pas le bagpipe non plus. Non, une pipe, une pipe à tabac, une belle pipe en bois bien taillée.

J’avoue que ne fumant pas, je n’en ai pas l’usage, mais j’aime l’idée absurbe de me balader une pipe au bec. (C’est du même ordre que la moustache: délicieusement suranné.)

Adoncques, pipe au coin de la bouche comme un Popeye de pacotille, je vais, avec la jolie personne à l’origine de ce beau cadeau, l’étrenner dans un bar parisien sis à Oberkampf.

Ça n’a pas raté: sitôt exhibée ma «pipe de bruyère véritable», un inconnu m’aborde, se dit lui-même fumeur de pipe (là je me dis que j’ai mis les pieds dans une confrérie secrète type secte ou franc-maçonnerie, où les fumeurs de pipes se donneraient rendez-vous à intervalles réguliers pour décider dans l’ombre de la marche du monde: «Kennedy ? Il fume des Marlboro, je veux qu’il soit éliminé.») et demande à observer l’objet.

J’y consens de bonne grâce, mais le type s’interrompt aussitôt et me lâche, après étude:

«Ah ouais mais elle est pas culottée ta pipe.
- Plaît-il ?
- Je dis: elle n’est pas culottée.
- Ecoutez, mon petit monsieur, c’est vous qui êtes culotté. C’est à peine si je vous connais, et vous me parlez pipe, vous me parlez culotte, vous êtes un grossier merle.
- Culottée, ça veut dire que t’as jamais fumé avec, quoi.
- Bé oui, je fume pas, quand j’étais gamin j’ai eu une longue carrière d’asthmatique. Des fois, sous l’emprise d’un cidre brut ou d’un vin cuit, je chipe des cigarettes et je crapote pour faire comme les grandes personnes. NE ME JUGE PAS HEIN.
- Tu vois, il faudrait que tu fumes deux-trois fois avec ta pipe, ça brûlerait les contours et ça lui donnerait meilleur goût.
- Mais si je fume, je vais attraper le sida des poumons, non ? En plus je me connais, je vais tousser salement. Ce sera pathétique.
- C’est une bien belle pipe que tu as là. Pour commencer cela dit, c’est peut-être mieux une straight plutôt qu’une bended.
- Euh. Moi personnellement je suis straight hein. Ne tentez rien je vous en prie. Je ne suis pas intéressé.
- Ah non, là c’est une bended.
- Pas intéressé. Cela dit j’ai beaucoup d’amis qui en sont, je n’ai rien contre hein.
- Straight la pipe est tout droite…
- Je veux pas le savoir. Ça me répugne.
- … et bended c’est une pipe courbée.
- Ça doit faire mal au dos votre truc. Enfin moi je dis ça, mais je suis du tout pas intéressé.»

Après quoi, on a évacué le quiproquo: monsieur n’était pas un inverti, monsieur était réellement un fumeur de pipe (bien que ce ne soit pas incompatible). Il était avec un couple d’amis ; la jolie personne offreuse de pipe et moi-même les avons rejoint à leur table et c’est ainsi que grâce à la «pipe en bruyère véritable» on a picolé toute la soirée avec d’illustres inconnus.

Alors quand je lis, sur le site Fumeurs de pipe, que:

«La pipe est au départ un plaisir solitaire.»

Je me marre et je dis: c’est du PIPEAU.

(Au passage)

Bisous, bonne année.

Je ne reste pas longtemps, juste le temps de t’entretenir d’une petite chose, lectorat galapiat.

Je lis ici que notre bon ami Edouard «Doudou» Baer va interpréter Astérix dans la prochaine adaptation cinématographique consacrée à l’astucieux petit moustachu.

Outre que ça réunit deux choses que j’aime énormément (Doudou Baer et la moustache), rappelons que l’impeccable dandy campait jadis l’un des personnages les plus LOLILOL de Mission Cléopâtre, deuxième épisode de la série – et le seul qui vaille, à ce jour, d’être vu, AlainChabatjet’aimed’amour.

À savoir, il t’en souvient sans doute, qu’il jouait Otis, un architecte-adjoint qui aimait la chose bien faite, le beau geste, et qui parfois ne trouvait pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui l’aidait à avancer. J’ai tant vu ce film que je peux débiter son monologue d’un trait comme un gros nerd, ça me vaut en soirée quelques dispensables succès d’estime passé quatre heures du matin.

Paraît-il qu’en plus c’est improvisé, mais il y a tellement de gens sur l’internet qui en font des caisses sur ce monologue que je ne préfère ne pas tomber dans la surenchère et conserver un flegme tout britannique.

GOD SAVE BRITANNIA, d’ailleurs, est le titre provisoire de ce long-métrage en gestation.

Suivant la règle non-écrite qui veut que les adaptations d’Astérix soient alternativement À CHIER, CULTISSIME, À VOMIR, (série en cours), la prochaine devrait être pas mal, du moins espérons-le.

Je prédis un gros gros buzz autour d’Edouard Baer lorsque Bettencourt et Astérix sortiront sur grand écran, sans doute à la même époque puisque les deux tournages n’ont pas encore commencé. On s’arrachera alors le Doudou comme une croûte sur un genou d’enfant rosi de mercurochrome (le genou, pas l’enfant).

Posté le: janvier 9th, 2011
Catégorie: Pêle-mêle
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Miscellanées

Alors voilà, j’ai été pas mal occupé ces derniers temps.

Oué désolé oué.

Dans la plupart des bloûgs que les jeunes trouvent hyper branchés en ce moment, lorsque l’auteur/l’autrice/l’autiste n’a pas trop le temps de poster, il/elle commet un billet fourre-tout, tourbillon de phrases courtes et de points-virgules qui scandent toutes ses folles activités récentes.

Activités qui l’ont, c’est ballot mais c’est entendu, empêché de poster.

Le temps ça file ça file ma bonne dame.

Dois-je céder à la facilité, vendre mon âme de tartineur sur l’autel de l’actualisation des flux RSS, point-virguler à mon tour pour te tenir en haleine, insatiable lectorat qui tant attend du neuf, de l’inédit, du croustillant façon biscotte Wasa ?

Bon ok.

(Mais c’est bien parce que c’est toi.)

Ces deux dernières semaines j’ai vécu la nuit comme un vampire à cause des JO de Vancouver et de Nelson Monfort ; je suis allé voir Fantastic Mr. Fox que j’ai trouvé “Superb”, faut dire aussi que je suis féru des merveilles ciselées de Wes Anderson et des renards anthropomorphes ; j’ai au passage acquis le DVD de La Famille Tenenbaum et il faudra que je le regarde il paraît que c’est aussi bien que La Vie Aquatique ; toujours dans ma quête d’un bar-de-copains-à-Paris j’ai découvert un établissement assez sympa rue des Boulets, je compte y retourner un peu plus tôt que vers 2h du matin quand tout le monde est bourré et que le patron tente d’encaisser 33 mojitos auprès de quatre pauvres victimes (des amis à moi) car des margoulins se sont barrés sans payer ; dans ce bar d’ailleurs y’a une table splendide qui est décorée aux couleurs la pochette de l’alboume Gulag Orkestar de Beirut (voir figure 1.), ce qui ajoute à mon envie d’y retourner ; mon coeur est toujours une sorte de petit papillon chamarré, j’ai un bon mois d’avance sur le printemps ; je vais partir une semaine en Espagne fin mars, sur les terres de mes anciens exploits d’étudiant Erasmus (GRANADA) ; y’aura aussi une escale à Malaga pour aller à la mer, j’espère l’avoir mérité, j’ai pas eu de vraies vacances depuis septembre ; je suis allé voir Miam Miam, le dernier spectacle d’Edouard Baer, c’était délicieux il faudra que j’érige ici une petite statue en l’honneur de ce volubile personnage ; chic, le retour de l’hiver c’est dans plus de 300 jours ; vais partir en Irlande aussi en août prochain, brûlons la chandelle par les deux bouts de la vie de barreau de chaise ; j’ai arrêté de lire depuis deux semaines parce que je vivais la nuit, faut que je m’y remette là, les bouquins s’entassent sur ma table de nuit comme les congés-payés aoûtiens sur la plage du Grau-du-Roi ; fin du tourbillon de points-virgules.

Et maintenant, la figure 1:

(Figure 1.)